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- Anne-Sophie Duport
- septembre 18, 2025
Fin du support de SharePoint on premise : une opportunité pour votre souveraineté numérique ?
Pendant plus de vingt ans, SharePoint On-Premise a été le socle de nombreux intranets d’entreprise, un pilier essentiel de la collaboration et du partage documentaire. Dans quelques mois, une page va se tourner.
En effet, Microsoft a annoncé officiellement la fin du support de SharePoint Server 2016 et SharePoint Server 2019, le 14 juillet 2026. A partir de cette date, plus aucune mise à jour de sécurité, ni aucune assistance technique ne seront disponibles pour ces versions on-premise.
Table des matières
Cette décision marque un changement majeur de stratégie pour Microsoft que l’on voit se dessiner depuis plusieurs années déjà : pousser les organisations vers le cloud, accélérer l’adoption de Microsoft 365 et en profiter pour augmenter significativement le coût des licences. Dans un contexte de souveraineté numérique très marqué dernièrement, ce changement soulève également des questions essentielles pour les entreprises utilisant les solutions SharePoint Server 2016 et 2019 : quel avenir pour leurs données, leurs usages et leurs investissements passés ?
Dans cet article, nous allons aborder les raisons de ce tournant majeur pour Microsoft, les enjeux pour les organisations et les solutions possibles pour transformer cette contrainte en opportunité.
1. Pourquoi Microsoft met fin au support de SharePoint on premise ?
La fin du support de SharePoint On-Premise 2016 et 2019 n’est pas une décision isolée : elle s’inscrit dans une stratégie de fond menée par Microsoft depuis plusieurs années.
1.1 Une orientation claire vers le cloud
Avec Microsoft 365 et SharePoint Online, l’éditeur mise sur un modèle 100 % cloud, qui lui permet d’offrir des mises à jour continues, de nouvelles fonctionnalités et une meilleure intégration avec l’écosystème Microsoft. L’on-premise, par définition, freine cette logique : chaque organisation doit gérer ses mises à jour, ses serveurs, ses correctifs… un modèle qui ne correspond plus à la vision « cloud first ».
1.2 Une logique économique assumée
Au début de l’été, Microsoft a annoncé une hausse significative du prix des licences on-premise, de l’ordre de 10 à 20%. Même si l’éditeur se dit ouvert à la possibilité d’installer un serveur SharePoint on premise pour certains clients, l’objectif est pour autant clair : rendre le maintien d’une infrastructure en propre de moins en moins attractive financièrement. Pour beaucoup d’organisations, continuer avec SharePoint Server devient non seulement techniquement contraignant, mais aussi coûteux.
2. Quels enjeux pour les entreprises encore sous SharePoint on premise ?
La fin du support de SharePoint On-Premise 2016 et 2019 a des impacts directs sur la stratégie IT, les budgets, la sécurité et l’organisation des entreprises utilisatrices.
2.1 Des risques techniques : une maintenance complexe
Un outil qui ne dispose plus de mise à jour, expose les organisations à des problèmes de compatibilité avec leurs autres solutions, à une baisse de performance et à une complexité accrue dans la maintenance quotidienne. Les équipes IT se retrouvent alors à gérer un système rigide, coûteux à maintenir et de moins en moins adapté aux besoins modernes de collaboration.
2.2 Des risques financiers : une facture qui ne cesse d’augmenter
Comme vu précédemment, les organisations qui souhaitent migrer vers la dernière version de SharePoint on premise devront payer de 10 à 20% plus cher et rien n’indique que Microsoft s’arrêtera là dans ses hausses tarifaires. À cela s’ajoutent les coûts liés à l’infrastructure (serveurs, hébergement, énergie, maintenance) et aux ressources humaines nécessaires pour maintenir l’ensemble. À terme, l’équation budgétaire va devenir intenable d’autant plus face à des alternatives plus économiques et souvent plus modernes.
2.3 Des risques de sécurité : une exposition accrue aux cyberattaques
Si la fin du support de SharePoint On-Premise a des conséquences techniques et financières, c’est surtout sur le terrain de la sécurité que les risques deviennent les plus critiques. En effet, les environnements on premise sont souvent plus lents à appliquer les correctifs et représentent donc des cibles idéales pour les cyberattaquants.
En juillet dernier, en pleine période estivale, une vulnérabilité critique de type « zero-day » a été révélée sur les serveurs Microsoft SharePoint on premise. Elle a permis à des pirates d’exécuter du code à distance sans authentification préalable. Ces attaques ont touché de grandes organisations, parfois stratégiques, révélant la fragilité d’un système qui ne bénéficie plus de correctifs en temps réel. Microsoft a publié assez rapidement des correctifs d’urgence pour SharePoint 2019 et SharePoint Subscription Edition mais aucun patch n’était disponible pour SharePoint 2016, ce qui a laissé des dizaines d’organisations exposées, avec des conséquences potentiellement lourdes : fuite de données personnelles et sanctions réglementaires possibles pour non respect du RGPD, prise de contrôle des serveurs, paralysie des services, création de portes dérobées invisibles… Sans oublier une perte de confiance de la part des clients de l’organisation.
De plus, plus la date de fin du support approche, plus les attaques risquent de se multiplier. Repousser votre migration, c’est donc prendre des risques considérables.
2.4 Des risques de dépendance et d’interopérabilité
Rester lié à une plateforme propriétaire comme SharePoint Server, c’est aussi prendre le risque d’une dépendance forte vis-à-vis d’un éditeur : formats fermés, intégrations qui ne fonctionnent qu’avec ses propres outils, personnalisation limitée. Si à l’avenir, Microsoft modifie ses licences, ses tarifs ou la manière d’interagir avec d’autres applications ou solutions, les organisations n’auront aucune marge de manœuvre.
Un exemple récent illustre l’importance de cette question : la Commission européenne a critiqué l’intégration trop étroite de Teams avec Microsoft 365, estimant que cela empêchait les outils concurrents de fonctionner correctement ou d’être utilisés dans les mêmes conditions. Microsoft a dû s’engager à rendre Teams interopérable avec d’autres applications, à fournir des API et des protocoles standardisés pour intégrer plus facilement les services concurrents avec Teams et à commercialiser la solution séparément de ses offres de productivité, à un tarif ajusté.
Cela montre que vous devez vous assurer que votre environnement collaboratif (qu’il soit dans le cloud ou sur une alternative) soit interopérable, c’est-à-dire qu’il permette l’échange de données et qu’il soit compatible avec d’autres outils, pour ne pas vous retrouver bloqué le jour où vous souhaiterez changer de solution ou intégrer de nouveaux services.
2.5 Un impact humain et organisationnel
Maintenir SharePoint on premise signifie aussi compter sur des compétences de plus en plus rares. À mesure que les experts migrent vers les environnements cloud, les organisations risquent de manquer de collaborateurs disposant des compétences pour administrer et sécuriser efficacement leur solution historique.
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3. Quelles options pour les organisations ?
La fin de SharePoint on premise peut vous paraître une étape insurmontable. Pourtant, c’est une réelle opportunité pour repenser votre stratégie numérique. Voici quelques options possibles :
3.1 Migrer vers SharePoint Online : quid de la souveraineté numérique ?
C’est évidemment l’option privilégiée par Microsoft. SharePoint Online offre une continuité fonctionnelle, une maintenance intégrée et des mises à jour régulières. Pour les organisations déjà fortement ancrées dans l’écosystème Microsoft, cette migration peut sembler naturelle. Mais elle implique une dépendance encore plus forte vis-à-vis de l’éditeur, comme vu précédemment.
D’autre part, migrer vers le cloud de Microsoft, c’est confier ses données sensibles et stratégiques à un acteur américain, ce qui soulève des questions de souveraineté. En effet, cette dépendance peut poser problème en matière de conformité (RGPD) et c’est surtout s’exposer aux lois extraterritoriales américaines, notamment le Cloud Act, qui permet aux autorités judiciaires d’accéder sur simple demande aux données hébergées par des entreprises américaines, même si elles sont stockées sur des serveurs basés en Europe.
Pour des acteurs publics, des institutions stratégiques ou des entreprises disposant de données critiques, cette perte de maîtrise représente un risque réel. C’est pourquoi de plus en plus d’organisations cherchent à privilégier des solutions souveraines ou open-source, qui garantissent un meilleur contrôle des données.
3.2 Choisir une alternative open-source et souveraine
Les solutions open-source offrent une flexibilité accrue, une maîtrise des coûts et une meilleure gouvernance des données. Elles permettent aussi d’éviter le piège du tout-cloud imposé par un seul acteur et de construire une digital workplace adaptée aux besoins spécifiques de l’organisation.
On peut citer par exemple eXo Platform qui offre une approche plus globale de la collaboration que SharePoint. La solution open-source met l’accent sur l’expérience collaborateur, la souveraineté des données et s’adapte à différents cas d’usages : intranet, plateforme collaborative, portail collaborateurs, réseau social d’entreprise ou gestion des connaissances. SharePoint propose un cadre large mais verrouillé, tandis qu’eXo offre une alternative ouverte, flexible et personnalisable, pensée pour des organisations qui veulent garder la main sur leur environnement numérique.
3.3 Une opportunité de repenser ses usages
Sortir de SharePoint On-Premise n’est pas un simple transfert de données et ne se fait pas instantanément. C’est surtout l’occasion de réinterroger ses pratiques de collaboration et de communication. Quels outils sont réellement utilisés par les équipes au quotidien ? Quels processus peuvent être simplifiés ? Quels sont les besoins actuels et les usages de l’organisation ?
La fin de SharePoint On-Premise peut être le déclencheur d’une transformation plus profonde vers une digital workplace plus moderne, plus simple et mieux adaptée aux besoins des collaborateurs.
4. Anticipez la transition dès maintenant
Juillet 2026 peut vous sembler bien loin et vous vous dites sûrement que vous avez le temps de penser à votre migration mais ce serait une erreur d’attendre pour passer à l’action. Une migration de cette ampleur demande du temps, de la méthode et d’être bien accompagné.
4.1 Élaborez une feuille de route claire
La première étape consiste à réaliser un audit complet de l’existant dans votre organisation : comment sont organisés et structurés les dossiers, les documents ? Quelles équipes utilisent SharePoint ? Quels usages peuvent être simplifiés ou modernisés ? Quels sont les besoins et les attentes de vos collaborateurs ? Cette cartographie permettra de définir un plan de migration réaliste et de prioriser les actions.
4.2 Anticipez la migration des données
Transférer des années de documents, de données et d’historiques d’usage n’est pas une tâche anodine. Anticipez la volumétrie, l’architecture à mettre en place et la gouvernance des données pour éviter pertes et désorganisation.
4.3 Accompagnez vos collaborateurs dans cette transition
L’accompagnement au changement est essentiel dans un projet de migration. Formez vos collaborateurs à l’utilisation du nouvel outil, expliquez-leur les bénéfices concrets, récoltez leurs besoins et impliquez-les dans le processus pour garantir le succès de votre projet. Sans accompagnement, la résistance au changement et le désengagement de vos équipes seront inévitablement élevés.
hange and disengagement will inevitably be high.
4.4 Intégrez la sécurité et la confidentialité des données dès le départ
Au moment de repenser votre environnement collaboratif, il est crucial de placer la cybersécurité et la souveraineté au cœur de votre projet. Choisir une solution open-source, conforme aux normes réglementaires et souveraine permet de transformer cette contrainte de changement en gage de confiance et de sérénité.
4.5 N’attendez pas la dernière minute !
On ne le répètera jamais assez ! La règle d’or est de démarrer dès aujourd’hui. Plus vous anticipez, plus votre transition se déroulera dans de bonnes conditions et en douceur. Ce temps vous permettra de comparer les solutions existantes, de les tester, de les ajuster et de déployer progressivement votre nouvelle plateforme.
5. Transformer une contrainte en opportunité
Pour beaucoup d’organisations, la fin du support de SharePoint on premise peut-être déstabilisant : hausse des coûts, risques de sécurité, nécessité de migrer des données conséquentes. Mais c’est aussi une réelle opportunité de réinventer son système d’information et sa manière de communiquer, de collaborer.
C’est le bon moment pour démarrer une réflexion de fond : comment mieux travailler ensemble ? Comment simplifier l’expérience des collaborateurs ? Comment reprendre le contrôle sur ses données et ses coûts ? Et d’autant plus dans le contexte actuel où la souveraineté numérique est au centre de toutes les problématiques.
Le 14 juillet 2026 peut sembler loin mais c’est demain. Chaque mois compte pour préparer votre migration en toute sérénité. Et si la fin de SharePoint On-Premise était l’occasion d’explorer des solutions alternatives open-source et souveraines comme eXo Platform et de mettre en place un environnement de travail plus moderne, plus agile et plus aligné avec les besoins de votre organisation et de vos collaborateurs ?
Chez eXo Platform, nous accompagnons les organisations dans cette transition : migration, conduite du changement, mise en place d’un environnement de travail complet et sécurisé. Pour en savoir plus sur notre digital workplace tout-en-un, open source et souveraine, contactez-nous !
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Je suis responsable communication France chez eXo Platform. Je suis tombée dans la communication un peu par hasard mais ce domaine rassemble tout ce qui m’anime : la créativité, l’énergie, les rencontres, le travail collaboratif, le partage et les échanges de bonnes pratiques. J’ai besoin de donner du sens à ce que je fais et de placer l’humain au centre de toutes mes actions. Je suis également passionnée par les nouvelles technologies.
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